Nous avons l’immense tristesse de faire part du décès de Mme Yvonne Lévyne, ancienne bibliothécaire de l’Alliance israélite universelle.

Entrée à l’Alliance comme secrétaire à la fin des années 1950, Mme Lévyne va se former au métier de bibliothécaire sous la houlette de M. Edmond-Maurice Lévy, conservateur honoraire de la bibliothèque du Conservatoire national des Arts et Métiers, et de Colette Baer. Après l’obtention de son diplôme professionnel, elle prendra en charge le quotidien de la bibliothèque, sous les instructions de Georges Weill, puis de Jean-Claude Kuperminc. Au moment de quitter ses fonctions en 1992, elle aura vécu toutes les évolutions de la bibliothèque, à commencer par la récupération des ouvrages volés par les Nazis, l’établissement du catalogue, la construction de la nouvelle salle de lecture et les débuts de l’informatisation.

Régnant sur la salle de lecture de la cour du 45 de la Rue La Bruyère pendant trois décennies, Mme Lévyne savait informer les chercheurs du monde entier, et leur faciliter la découverte des documents qui leur étaient indispensables. Entourée d’une équipe réduite, avec sa fille Rose, qu’elle a formée, et M. Doubine puis M. Bellaïche, avec le soutien du rabbin Edouard Gourevitch, elle accueillait avec gentillesse et compétence toutes les demandes. Combien d’universitaires et de lecteurs se souviennent encore aujourd’hui des heures agréables passées à la bibliothèque. Georges Weill écrivait dans un hommage en 1992 : « C’est grâce à votre inépuisable gentillesse qu’il a toujours existé à la bibliothèque de l’Alliance cette complicité, ce climat de confiance qui fait sa réputation à travers le monde. En effet, pour des milliers de chercheurs français ou étrangers, l’Alliance c’est la bibliothèque et la bibliothèque, c’était vous ».

Loin de mener une retraite inactive, Mme Lévyne a continué un temps à traiter des archives inédites de l’Alliance, puis s’est jointe aux travaux sur les archives de l’OSE.

A ses enfants Daniel et Rose, à ses petits-enfants et à toute sa famille, nous adressons nos plus affectueuses pensées.
Jean-Claude Kuperminc