Le sens de Souccot : unir le travail, l’homme et la communauté
La fête de Souccot prend place après la récolte, au moment de l’engrangement.
La sagesse qui s’y dévoile est donc celle de l’achèvement : un cycle de travail finit, celui de l’aire, du pressoir , du champ à la fin de l’été.
L’homme s’est dépensé en effort et en souci pour faire produire sa terre, le temps est arrivé pour lui d’en recueillir les fruits dans sa maison.
Il doit alors récapituler ces transformations qu’il a fait subir au monde pour les unifier et leur donner un principe commun.
Le rite du loulav lui indique le sens de cette unité qui se déploie sur quatre voies .
Le fruit peut être parfumé et savoureux : le cédrat, parfumé et insipide : la myrte, inodore et savoureux : la branche de palmier, inodore et insipide : le saule.
En agitant le loulav nous nous réjouissons de notre souveraineté sur les 6 dimensions de l’espace, nous nous humanisons et nous nous réjouissons de cette limite apportée à notre pouvoir sur la nature et sur le temps. L’unité qui marque notre relation aux produits de notre travail est reliée à celle de notre communauté.
Le midrach nous demande de coller le cédrat aux trois autres végétaux pour traduire la responsabilité du juste (le cédrat )à l’égard des trois autres catégories d’hommes qui séparent l’intériorité (le goût) et l’extériorité (le parfum).
Certains hommes s’attachent à l’intériorité (la branche de palmier dattier) , d’autres exclusivement à l’extériorité ( la myrte), et d’autres ne possèdent ni l’une ni l’autre (le saule).
Armand Abécassis