A l’occasion de son 158ème anniversaire : Un livre rare d’Eliezer Ben Yéhuda à la bibliothèque de l’AIU

La découverte d’un document rare à la bibliothèque de l’Alliance israélite universelle a causé la joie de Mme Zohar Shavit, professeur et chargée de recherches à l’Ecole d’Etudes culturelles de l’université de Tel-Aviv. Lors de recherches approfondies Y%C3%A9huda.jpgsur l’usage de la langue hébraïque dans la sphère linguistique de la société juive en Palestine avant la création de l’Etat d’Israël, elle a eu connaissance de l’existence d’un ouvrage d’Eliézer Ben-Yéhuda publié à Jérusalem, et inconnu des chercheurs ; il se trouvait à la Bibliothèque nationale à Jérusalem, mais il s’agissait d’un exemplaire incomplet. A sa grande joie, une version complète put être localisée à la bibliothèque de l’Alliance israélite universelle, à Paris.

Un article de l'historienne israélienne Zohar Shavit sur ce sujet est paru dans le quotidien  israélien Haaretz le 14 décembre 2012
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Ce petit livre paru en 1904,  Recueil de morceaux de lecture, témoigne de l’existence d’un projet éducatif concernant l’enseignement de l’hébreu et du français dans les écoles de l’AIU à Jérusalem au début du siècle dernier. Ce document se compose d’extraits de textes littéraires français (sans mention de leurs auteurs), accompagnés d’une traduction interlinéaire en hébreu ancien et renaissant. Ben-Yéhuda a traduit mot à mot, son hébreu n’étant pas toujours très nuancé. Dans cet ouvrage figure un néologisme de son invention : « Bouba - poupée » en hébreu.

L’histoire de l’enseignement de l’hébreu dans les écoles de l’Alliance mérite d’être racontée. Selon une biographie d’Eliézer Ben-Yéhuda, écrite par Yoseph Lang (2008), on apprend que Ben-Yéhuda enseignait l’hébreu dans les écoles de l’Alliance à Jérusalem au début du siècle dernier. Les objectifs de l’Alliance quant à l’enseignement de l’hébreu dans leurs établissements se limitaient alors à la compréhension des textes bibliques. Mais Eliézer Ben-Yéhuda avait pour la langue hébraïque d’autres ambitions ; pour lui, on devait en user comme d’une langue parlée vouée à unifier le peuple juif en remplaçant les diverses langues maternelles. Il croyait à l’enseignement de l’hébreu par l’hébreu. Cette méthode, dite  « naturelle », est celle qu’il employa à l’époque dans les écoles de l’Alliance à Jérusalem.                                                                                                                               

Guila Cooper

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