Yom Kippour – Le Temps du Bilan

Le Moment de l'Introspection

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Chers lecteurs,

Après Roch Hachana, nous nous dirigeons maintenant vers Yom Kippour, le Jour du Pardon. Cette fête, considérée comme le moment le plus sacré du calendrier hébraïque, est dédiée à l'introspection, à la repentance, et à la réconciliation avec D. et notre prochain.

À Yom Kippour, nous sommes invités à faire un bilan de l'année écoulée, à évaluer nos actions et à demander pardon pour nos manquements. Ce moment est l'aboutissement du processus entamé à Roch Hachana, où nous avons formulé nos souhaits et nos aspirations pour l'année à venir.

Les Trois Piliers de Yom Kippour : Repentance, Prière, Charité

L'une des prières de Yom Kippour inclut cette déclaration :

וּתְשׁוּבָה וּתְפִלָּה וּצְדָקָה מַעֲבִירִין אֶת רוֹעַ הַגְּזֵרָה
(La Repentance, la Prière et la Tsedaka [la charité] font disparaître tous les mauvais décrets)

Cette déclaration met en lumière trois éléments essentiels :

  • La Repentance : Un moment d'introspection profonde, où nous reconnaissons nos erreurs, demandons pardon, et prenons la résolution de nous améliorer.
  • La Prière : Récitée avec intensité et sincérité tout au long de Yom Kippour, elle est un moyen de se connecter à D., de demander pardon, et de réaffirmer notre engagement à suivre une voie juste.
  • La Charité : Un acte de bienveillance envers les autres, un geste qui renforce le lien social et démontre notre engagement à agir de manière juste et généreuse.

Ces trois éléments sont les clés pour adoucir le jugement et espérer une année meilleure.

Un Enseignement Talmudique

Ce passage dans la prière de Yom Kippour provient d’un enseignement du Talmud de Jérusalem, traité Taanit, chapitre deux, loi une.

Le Talmud cite le verset 14 du chapitre 7 des Chroniques 2 :

"14) et qu’alors mon peuple, auquel mon nom se trouve associé, s’humilie, m’adresse des prières, recherche ma présence et abandonne ses mauvaises voies, à mon tour je l’exaucerai du haut du ciel, lui pardonnerai ses péchés et réparerai les ruines de son pays."

À partir de ce verset, Rabbi Elazar enseigne que trois choses peuvent faire disparaître tous les mauvais décrets :

  • La Prière : Dérivée du passage "s’humilie, m’adresse des prières."
  • La Charité : Dérivée du passage "recherche ma présence."
  • La Repentance : Dérivée du passage "abandonne ses mauvaises voies."

Développons le passage "recherche ma présence" :

Quel lien y a-t-il entre la charité et la présence divine ?

La charité attire et permet la présence de D., comme révélé dans le verset 15 du chapitre 17 des Psaumes : "Dans la justice, je verrai ta face." 

Rappelons que le mot Tsedaka (la charité) partage la même racine que Tsedek (la justice).

La charité entraîne la justice, qui est ce que D. souhaite voir se réaliser parmi les hommes.

Ainsi, Il peut résider parmi ceux qui respectent cette justice.

Il est donc possible de lire dans ce passage "recherche ma présence" une invitation à pratiquer la justice (Tsedaka/Tsedek), qui permet la présence divine.

Lorsque le verset conclut : "à mon tour je l’exaucerai du haut du ciel, lui pardonnerai ses péchés et réparerai les ruines de son pays," cela décrit la réaction de D. après la réalisation de ces trois étapes : la Repentance, la Prière et la Tsedaka, capables de faire disparaître tous les mauvais décrets.

L'Importance de la Charité

La charité, qui n'est pas une traduction exacte puisque faire un don équivaut à rétablir un équilibre et à faire la justice, est l’un des plus grands commandements de la Torah.

Les sages ont dit : "La charité a la valeur de tous les commandements réunis."

Donner la charité est comparable aux actions de D., qui anime et soutient Ses créatures.

Puisque la charité ajoute de la vie au monde, elle peut être considérée comme une action qui sauve de la mort, comme il est dit : "Et la charité sauvera de la mort" (Proverbes 10 : 2).

Deux lectures de ce verset sont possibles :

  • Littéralement, donner aux nécessiteux permet de sauver des vies.
  • Symboliquement, celui qui fait preuve de charité est sauvé de la mort. En affrontant les difficultés du monde et en aidant les souffrants et les pauvres, nous réparons le monde et rapprochons le salut.

 

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Emmanuel Cassar
Directeur des études juives à l'AIU

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