Conférence de Trieste : les archives de l’AIU incontournables

La conférence internationale « les Juifs et les Etats-nations dans l’Europe du Sud-Est, depuis les révolutions de 1848 jusqu’à la Grande dépression : rapprocher les points de vue sur une histoire controversée » s’est déroulée à Trieste du 12 au Trieste.jpg13 mai.

Les thèmes abordés, les limites géographiques et chronologiques choisies, ont rendu indispensable le recours à l’histoire de l’Alliance israélite universelle. Toutes les communications ont mentionné l’AIU, certaines en faisant le cœur de leur discours.

Sous la conduite du professeur Marco Dogo, un groupe d’universitaires internationaux s’est penché sur la question du sort des Juifs dans les Balkans à l’heure du basculement de l’âge des Empires à celui des Etats-Nations. Comment les Juifs ont-ils vécu cette transition ? Présents sur tous les territoires concernés dans l’ancienne Autriche-Hongrie et dans l’Empire ottoman, les Juifs constituent une population « témoin » qui expérimente en première ligne les changements.

Bien souvent, les positions antinomiques de l’AIU et du mouvement sioniste ont été soulignées. Les cas de la Bulgarie et de la Grèce sont particulièrement importants à cet égard. Le débat sur l’emploi des langues dans le système éducatif a lui aussi été très animé, le français de l’AIU venant en complémentarité de la langue dominante de l’Etat-Nation en devenir, alors que pour les sionistes, l’hébreu était la seule solution.

Les thèmes abordés, les limites géographiques et chronologiques choisies, ont rendu indispensable le recours à l’histoire de l’Alliance israélite universelle. Toutes les communications ont mentionné l’AIU, certaines en faisant le cœur de leur discours. Les grands personnages de l’AIU ont été constamment cités (Isidore Loeb, Salomon Munk, Adolphe Crémieux…). Tous les chercheurs présents ont utilisé (ou ont en projet de le faire) les archives historiques de l’Alliance à Paris. Le visuel de présentation de la conférence était tiré d’un document provenant de nos archives. Aron Rodrigue, l’un des pionniers de l’histoire de l’AIU, était le pilier intellectuel principal de cette conférence.

Dans son intervention, Jean-Claude Kuperminc a montré à quel point le recours aux archives de l’AIU était indispensable. L’Alliance, acteur incontournable du processus de modernisation des Juifs au 19e s., a pesé sur tous les choix des populations concernées : éducation, santé, politique, émigration, intégration, questions linguistiques.

Triestse2.jpgNon content de faire l’histoire, l’AIU a la particularité de l’avoir documentée : la préservation de ses archives donne accès à des milliers de témoignages de première main sur les sujets de la vie quotidienne, de l’état physique, culturel et mental des Juifs dans chaque pays, des grands

événements qui ont scandé cette période. Les journaux de l’AIU se révèlent également une source originale largement utilisée par les chercheurs présents.

Le rôle actuel de l’AIU, qui fait tout son possible pour maintenir, préserver, et diffuser ses collections d’archives historiques, confirme la volonté de l’AIU depuis son origine de se mettre au service de la connaissance, par les projets de numérisation en cours, et les nombreuses coopérations internationales qui placent la bibliothèque de l’AIU au cœur de la recherche sur tous ces sujets.

 

 

 

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